À lire : Pages du journal de la reine Victoria traduit et préfacé par Olivier Gabet

Pages du journal de la reine Victoria traduit et préfacé par Olivier Gabet

Catégorie : Autobiographie Éditeur : Le Promeneur ISBN : 2070122867 Posté le par Liesel

Pages du journal de la reine Victoria traduit et préfacé par Olivier Gabet


On dirait le journal d’une jeune fille sortie du couvent et Victoria d’Angleterre a pourtant 36 ans en cette année 1855, celle de la visite du couple royal britannique à Napoléon III. Le style plat annoncé par le préfacier l’est en effet, rendu presque insipide à force de qualificatifs comme “très charmant”, “très joli” et tous les “la chère Impératrice” et autres formules d’affection un peu niaises employées par une narratrice éblouie par ses hôtes au chic si parisien.

Jusqu’à ce ton de compassion mièvre exprimé par Victoria pour toutes les victimes de la révolution française qui en ridiculise parfois les épisodes tragiques, comme le commentaire des mémoires de madame Campan “où elle raconte comment la pauvre reine avait été convoquée devant la Convention et avait dû traverser Paris à pied”.

Pourtant, la souveraine en villégiature parvient à émouvoir par ses enthousiasmes pour tout ce qui porte moustache fringante ou uniforme, son plaisir à voir baptiser une nouvelle rue de Paris “Victoria”, sa rage enfantine à constater que “les uniformes des soldats sont infiniment mieux coupés et mieux faits que ceux des nôtres, ce qui me contrarie beaucoup.”

Et le récit des quatre princes entonnant, autour de la table du repas du soir, des chants allemands pour fêter l’anniversaire d’Albert, s’il stigmatise ces monarchies bourgeoises nées du XIXème siècle, permet aussi de toucher l’histoire par son côté intime. Comme l’envers du décor des grandes heures du monde.