Aucune n’arbore la célèbre coiffe en forme de grand nœud noir même si elles ont Strasbourg, Mulhouse, Riquewihr ou Guebwiller pour lieux de naissance. Leur autre point commun à toutes : des talents exercés dans de multiples domaines allant de la piété généreuse au combat féministe en passant par la littérature, la médecine ou la vulcanologie.
Christine Muller, correspondante de presse au pays de Hansi, trace ici d’une plume allègre les portraits de quelques Alsaciennes remarquables. Certaines, connues pour leurs œuvres plus que pour leur origine, telle la fameuse madame Tussaud et son musée londonien rival de Grévin à Paris, née Marie Grosholtz, emprisonnée en 1793 pour avoir travaillé à la cour de Versailles, ne traverse la Manche que pour présenter son cabinet de cire aux Anglais, très friands de ce genre d’exhibition…
C’est la baronne d’Oberkirch, célèbre pour ses mémoires, témoignage aussi partisan qu’émouvant sur l’Ancien Régime, qui figure sur la couverture. Henriette de Waldner de Freudstein - son nom de jeune fille - aurait importé la tradition alsacienne de l’arbre de Noël à Paris. Dans un registre plus grave, on rencontre aussi au fil des pages Catherine Zell, femme de cœur et d’esprit séduite par les théories de Luther, Louis Weiss, figure de proue de l’émancipation des femmes dans l’Europe du début du XXème siècle ou la doctoresse Adélaïde Hautval, envoyée à Auschwitz en 1943 pour avoir publiquement pris la défense d’une famille juive.
Sans oublier, bien sûr, Odile de Hohenbourg, à la tête du premier couvent de femmes de la région au VIIème siècle, devenu ensuite le fameux “mont sainte-Odile”. L’histoire tourmentée de cette province de l’est annexée, avec la Lorraine, par Louis XIV en 1648 lors du traité de Wetsphalie vue à travers un prisme féminin.
